- Habille-toi. répondit-il simplement lorsqu’elle le questionna. Distrait, Evan ne semblait pas avoir plus d’attention à lui consacrer. Il pouvait sentir qu’elle hésitait à s’exécuter et il savait que son regard bleu était encore et toujours planté sur lui. Mais il ne s’en soucia pas, tournant une nouvelle page de son carnet, suivant le programme qu’il avait mentalement établit pour cette journée.
Mais Ada, elle, semblait avoir un tout autre programme en tête. Elle s’approcha, effleura puis déposa sa main contre celle du Serpent. La délicatesse et l’élégance du geste surprit Evan plus que le toucher charnel. Il ne leva pourtant pas les yeux de sa propre soigneuse écriture et continua de lire, imperturbable. Il ne l’écouta qu’à moitié mais ses mots et la douceur de sa voix qui pourtant décrivait sa haine lui arracha un sourire amusé mais discret. Alors Ada Bethney aussi avait ce ton là en poche. Enfin une bonne nouvelle.
Qu’elle lui prenne son carnet des mains en revanche eu vite fait de chasser son sourire pour le remplacer par une moue sévère. Quiconque autre de la jeune femme ne seraient parvenu à mener ce geste à son terme avant d’en subir les conséquences de la main d’Evan. Mais il la regarda faire, à la fois curieux et agacé. Il savait que l’esprit brouillon de la jeune Serpentard ne portait pas d’intérêt à ses notes et qu’elle ne faisait ça que pour attirer son attention. Il soupira doucement en la sentant cette fois-ci envahir son fauteuil et bientôt, venir quémander le contact de ses lèvres.
Evan la laissa faire et prendre les rênes pour ce nouveau baiser. Lui, ne fit pas preuve d’autant d’investissement que la dernière fois et se contenta de rester passif, jetant un bref coup d’oeil à son carnet posé sur la table aux yeux de tous. Il lui accorda tout de même un regard de courtoisie alors qu’elle le libéra et cela suffit à la congédier naturellement. Il l’observa regagner docilement son dortoir.
Reprenant rapidement son petit carnet, il le glissa dans la poche de son pantalon et se releva. Tout en réajustant sa chemise et sa cravate il poussa un nouveau soupir d’homme occupé. Peut-être n’aurait-il pas dû se laisser à cette petite expérience de baiser la dernière fois. Si cela impliquait qu’Ada avait bien plus de liberté dorénavant, Evan se demanda s’il ne devrait pas trouver un moyen d’y remédier et de remettre la jeune femme à sa place.
Cependant, le souvenir de son geste délicat et pourtant sûr, sa voix si douce et empoisonnée, ses lèvres calmes douces et gourmandes le fit hésiter. C’était là une Ada bien plus digne d’intérêt que la guignol bruyante et entichée qu’elle semblait être au premier abord. Les doigts fins du serpent vinrent effleurer ses propres lèvres comme pour jauger ce souvenir et sa valeur. Puis, calmement, il prit le chemin de la bibliothèque. Ce n’était pas plus mal au final.
¤¤¤
Deux soirs plus tard et comme tous les soirs, Evan Rosier pénétra dans la chambre des Serpentards à une heure du matin. Il revenait très certainement de la bibliothèque où il avait minutieusement étudier un nouveau grimoire traitant d’un sujet peu joyeux. Il se glissa vite dans ses draps et s’endormit presque instantanément. Son esprit ne semblait fait pour rester inactif bien longtemps.
Saïd, lui, s’était mit au lit un peu plus tôt mais ne s’endormit que le dernier vers deux heures du matin après avoir tourné et retourné ses draps. Ses ronflements rejoignirent ceux paisibles d’Avery et ceux très discret de Severus.
Le silence retomba rapidement cependant et trop brusquement pour que cela ne soit vraiment naturel. Heureusement, aucun des autres garçons n’étaient réveillés pour le remarquer. Les grognements de Saïd avaient cessé et pourtant celui-ci n’ouvrit pas tout de suite les yeux. Il pouvait sentir la présence de la petite vicieuse se glissant sous ses draps mais son esprit encore comateux n’en déduit seulement que ce n’était pas un danger. Lent à la détente, il la laissa le palper doucement sans prédire la suite et était près à se rendormir avec Zoya dans les bras.
Ce n’est que lorsqu’il sentit le discret frisson de plaisir l’envahir et le picoter que Saïd daigna ouvrir les yeux. Un peu surprit tout d’abord mais rapidement au comble du bonheur, il continua de se laisser faire, un grand sourire aux lèvres. Il dû se mordre la main pour ne pas laisser échapper un râle de plaisir et un rire coquin en sentant la chaleur de la bouche de la jeune femme remplacer sa main délicate. Lui non plus ne fit pas vraiment attention à l’autre demoiselle qui se faufila dans la chambre, se fichant bien d’être surprit dans cette si merveilleuse situation.
Il ne s’attendit pourtant pas à entendre la voix aiguë d’une fille s’élever si soudainement alors qu’elle se jetait sur un lit. Le fait que la voix prononce son prénom l’interpella encore plus et il se releva instinctivement sans prédire que Zoya ferait aussi de même. La situation était déjà tellement étrange, en sachant qu’Ada ne s’était pas jetée sur le lit de Saïd mais sur celui d’Evan, que l’Egyptien ne se soucia pas du tout d’exposer ses parties. La brise fraîche de la nuit qui le caressa était même assez agréable.
Evan, lui, se redressa avec la même vivacité mais pas tant de surprise que par réflexe. Avant même de voir qui avait troublé son sommeil, sa main avait trouvé sa baguette magique et la pointait vers l’inconnu. Un simple stupefix serait vite partit si Evan n’était parvenu à reconnaître rapidement l’éternelle Ada Bethney. Quelle était encore cette pitrerie ? Evan ne su s’il allait exploser de colère ou soupirer tout l’air qu’il avait dans ses poumons devant quelque chose d’aussi puérile et ridicule.
- Il serait sage en effet. siffla-t-il d’un ton sombre en réponse à la remarque d’Ada. Il baissa néanmoins sa baguette.
Mais la voix d’une autre intruse dans la chambre vint ajouter au gag et bien sûr, Saïd ne manqua pas non plus d’y rajouter son grain de sel.
- Eh ! T’es pas obligée. Y en assez pour deux mesdemoiselles ! ricana Saïd en écartant les cuisses pour exposer la marchandise, peu soucieux de la pudeur. Il ne comprenait toujours pas pourquoi mais Ada Bethney semblait être entrée dans la chambre pour l’embêter lui. Pourtant, n’était-ce pas Evan dont elle disait être amoureuse ?
La baguette d’Evan ne resta pas baissée bien longtemps et d’un geste sec, il tira les draps de Saïd pour que ceux-ci s’entourent autour de lui comme de grands serpents blancs. Celui-ci se débâtit gentiment mais explosa de rire devant la réaction de son camarade si prude.
- Dehors ! ordonna le Serpent qui était sortit de son lit.
Seulement vêtu d’un pantalon de lin noir, il exhibait là une apparence que peu avaient le loisir d’observer. La lueur de la lune le rendait plus pâle que jamais si bien que le jeune homme ressemblait à une statue de marbre. Ses yeux, brillants et jetant des éclairs aux deux jeunes femmes les prévenait du sort qu’il leur réservait si elles ne s'exécutait pas.
- Oooh aller ! Fait pas ton castra ! intervint pourtant Saïd qui avait finit par déchirer ses draps pour retrouver sa liberté et sa nudité.
Ces chères demoiselles ont fait du chemin pour être avec nous. Son bras vint s’enrouler autour des épaules de Zoya, plus pour marquer son territoire et montrer à Evan qu’il n’était pas le seul à prendre des décisions que par affection. Ses yeux jaunes, bien que rieur défièrent ceux froids d’Evan.
- Si tu veux prendre ta catin, fait le ailleurs. répondit calmement le Serpent qui ne se laissa aucunement intimidé par l’étincelle folle qui brillait dans le regard de son camarade. Il se retourna alors vers Ada, peut-être car elle n’était pas bloquée par le bras de Saïd.
J’ai dis dehors.