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Messages : 1356 Date d'inscription : 22/09/2011
| Sujet: Simple Conversation Mer 3 Juil - 8:09 | |
| Kalev Laine
Professeur d'Arithmancie alias La Machine
Le temps est à la grisaille ce jour là. Sur les vitres du vieux château s'accumulent les gouttes de pluies sans qu'un vent violent ne les chasse. Il pleuviote sur l'Angleterre. C'est un temps que les locaux ont su apprendre à apprécier avec le temps. Dehors, les forêts sont vertes et l'herbe est saine. L'atmosphère est plus apaisante et relaxante que déprimante malgré le ciel gris et encombré. A l'intérieur, les élèves se concentrent. Certains sur leur livres de cours, d'autres sur les lèvres ou la baguette de leur professeur ou encore leur rouleau de parchemin. Ils remplissent doucement leur cerveau de savoir. Pauvres bêtes empaquetées derrière leur bureaux, seules quelques unes d'entre elles sont réellement faites pour l'apprentissage. D'autres griffonnent quelques gerbes de leur imagination refoulées dans un coin du parchemin, d’autres œillent le dehors, rêvant d'escapade et d'aventure.
Certains cependant n'ont pas suivit le troupeau, répondant à leurs pulsions, il errent joyeusement dans le château en vaquant à leurs propres occupations. Ceux là, idiots ou privilégiés selon les points de vue, pourront alors capter une lasse mélodie résonnant dans les couloirs de pierre. Un concerto de violon. Pour qui ? A entendre comme la musique traverse la pierre sans perdre de sa force et de sa beauté, on croirait qu'il est destiné à toutes les âmes perdues dehors. Mais la mélodie est lente, mélancolique, presque sévère. Elle enserre les âmes attentives et les confine dans une triste apathie. Une piètre compagnonne de route pour une vadrouille joyeuse.
Ce n'est pas très surprenant lorsqu'on découvre la fine et haute silhouette sombre qui se dessine au milieu de la salle de musique d'où la mélodie provient. Kalev Laine n'est pas un fervent partisan des vadrouilles joyeuses. Les notes qu'il produit sont parfaites, les vibrations contrôlées et les mouvements de son archet presque mécaniques. Pourtant, la mélodie que produit le musicien n'a rien de la froideur métallique qu'on connait à cet homme droit et sévère. Elle vibre avec tristesse et inspiration.
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| Sujet: Re: Simple Conversation Sam 24 Mai - 17:11 | |
| Kalev Laine
Professeur d'Arithmancie alias La Machine
Il avait remarqué l'arrivée d'une personne dans la salle de musique. Comment ne pas entendre ce discret grincement de métal et de bois ? Comment ne pas sentir ce nouveau volume d'air du couloir happé par la chaleur de la pièce ? Ne pas percevoir les arcs parfaits que décrivaient les particules de poussière soufflés ? Pourtant Kalev Laine ne se laissa pas distraire dans son morceau. Il ne prit pas non plus la peine de se retourner pour faire face à son nouvel auditoire et resta dos à la porte. Ce n'est que lorsque la dernière note s'éteignit dans un silence feutré et que son archet était redescendu le long de son corps qu'il se permit la rotation à 162° pour se retourner.
Un sourcil discret monta d'un demi centimètre sur le front du professeur d'Arithmancie lorsqu'il reconnu une de ses collègues. - Professeur. S'inclinant à 5° pendant une seconde, il la salua mécaniquement.
Kalev Laine n'était pas surnommé La Machine par ses élèves pour rien. Ce n'était pas seulement son amour pour la science, ni son air sévère ou la précision méticuleuse qu'il avait dans tout ce qu'il faisait. C'était surtout une étrange sensation partagée par tout ceux qui le côtoyaient. Sans faire de lui quelqu'un de cruel ou d'effrayant, Kalev Laine paraissait parfois quelque peu inhumain.
- La musique n'est qu'arithmétique. Traduit en ondes par les propriétés physiques des éléments. Une beauté. déclara-t-il alors d'un ton vide d'émotion, comme s'il argumentait une remarque muette du Professeur McGonagall.
- Tout n'est que constantes et variables. Et des variables finalement variables constantes. Régularités, irrégularités. La destiné, une particule du chef d'oeuvre de l'univers. Et pourtant parfois, une tâche, une fausse note dans un parfaite symphonie qui lui donne toute sa saveur. Les hommes affectionnent les erreurs car ne dit-on pas que les erreurs sont humaines ? Et l'humain lui, peut-être une erreur. dit-il calmement en s'approchant de sa collègue d'un pas régulier.
- J'affectionne votre présence ici. Une erreur, une irrégularité, une surprise. Quelque chose qui me force à espérer qu'il y ait encore des choses palpitantes dans cet univers. continua-t-il de son ton monocorde, ses yeux clairs fixant ceux de Minerva McGonagall sans ciller. Il s'arrêta à quelques centimètres d'elle, quelques centimètres trop près même. - Plus simplement... finit-il en fermant les yeux et en reprenant lentement sa respiration.
- Je suis agréablement surprit de vous voir accorder un peu de votre temps à l'appréciation de la musique ! Vous qui êtes si rarement désœuvrée. déclara-t-il avec légerté et un grand sourire en faisant joyeusement tournoyer son archet. Comme si soudainement, la Machine avait reprit vie.
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