Du grabuge dans les cachots. Le reste du château ne le savait pas vraiment, mais pour les Serpentards cela relevait presque de la routine. Les voyous des autres maisons aimaient descendre dans les entrailles du château pour y faire leurs méfaits en catimini. Les Serpentards, eux, avaient fait des cachots leur territoire, peu importe l'activité et l'intention.
L'un de ceux qui avait déclaré cette partie du château comme le berceau du danger et de l'interdit était bien évidemment Saïd Wilkes. Pour lui et la bande Serpentard, le château entier était leur territoire, mais il était vrai que Saïd passait plus souvent dans les cachots pour rejoindre la salle commune des Serpentards. Et plus de Saïd signifiait plus de danger.
Pourtant aujourd'hui, le fauteur de trouble n'était pas l’Égyptien. Au contraire, c'est très calmement qu'il s'approcha de la scène sans dire un mot.
Lentement, il se pencha pour ramasser le mégot encore allumé qui traînait au sol. Il la porta à ses lèvres pour inspirer une douce bouffée de fumée. Adossé contre la paroi humide du cachot, il observa la scène avec un petit sourire. On ne l'avait pas encore remarqué.
Mais son sourire eu soudain un petit tressaut. Quelque chose qu'avait insinué Zoya. Il écrasa la cigarette au sol.
- J'peux m'incruster ? demanda-t-il allègrement en posant une main sur l'épaule du leader de la petite bande.
Tous se figèrent un instant, dévisageant le nouvel arrivant sans parvenir à masquer leur peur. On aurait dit qu'un grizzli était soudainement venu leur demander l'heure. La comparaison n'était pas si fausse.
Interdits, ils ne lâchèrent pourtant pas Zoya. Saïd Wilkes n'était-il pas le roi de la violence ? Et cette fois, ils ne faisaient pas partie du gibier car eux-même étaient des agresseurs. Ils ne risquaient rien ? Tentant de se rassurer, l'élève esquissa un petit sourire incertain, incapable de vraiment répondre.
- Laisse-moi te montrer comment on fait. dit Saïd en le poussant sur le côté.
Tenez-la bien. ordonna-t-il cependant aux acolytes qui s’exécutèrent sans un mot.
Un sourire malsain aux lèvres, Saïd défit lentement sa ceinture. Il se délecta des regards choqués de ses camarades. Le lynchage bien sûr mais le viol non ? Amateurs.
Dévoilant son boxer noir, il jeta son pantalon à la figure d'une des filles qui couina. Il lui fit un clin d'oeil et lui envoya un baiser dans l'air. Elle n'osa même pas grimacer.
Se retournant vers Zoya, il s'abaissa doucement pour se caler entre ses cuisses. Son regard doré se posa sur son visage abîmé et son sourire tressaillit une nouvelle fois.
- Salut catin. T'es venu chercher la merde ? Et ben... je suis là. lui susurra-t-il à l'oreille langoureusement. Sa dernière phrase ne sonnait pas aussi moqueuse et narquoise que le reste, elle semblait presque rassurante. Avec force, il pressa ses lèvres contre les siennes, mordant ses lèvres ensanglantées et se délectant de sa langue chaude.
Les élèves détournèrent le regard, gênés par ce baiser étrange. Il était si langoureux, si long... Ils ne comprirent pas tout de suite que ce n'était l'idée du viol qui devaient les déranger, mais le fait qu'ils ne sachent pas tout de la relation entre Saïd et Zoya. Saïd se releva enfin, essuyant ses lèvres d'un revers de manche.
- Une vrai bouche de suceuse. grogna-t-il avec un sourire avant de déboutonner sa chemise.
Se retournant vers les autres élèves, plus embarrassés que jamais de devoir être complice d'un crime, Saïd eu un sourire moqueur.
- Show time. annonça Saïd, son sourire reliant ses deux oreilles.
Jetant sa chemise au visage du premier élève, il lui bloqua la vue une fraction de seconde et lui fracassa son poing dans la figure. Il ne lui laissa même pas le temps de tomber qu'il le rattrapait par le cuir chevelu et l'éclata contre un des piliers des cachots.
La surprise et la confusion avait figé les autres élèves dans l'horreur et la terreur. Cela permit à Saïd de mettre un nouveau coup dans le menton d'un autre garçon. Un troisième se rua sur lui mais Saïd l'ignora, agrippant les cheveux blond d'une des filles qui s'était mise à fuir. Il se prit quelques coups mais s'assura d'une béquille et d'un bon coup de pied une fois la demoiselle au sol, qu'elle ne s'enfuirait pas plus loin.
L'Egyptien se retourna alors vers les deux garçons encore debout. Ils étaient bien bâtit et savaient se battre, mais leurs coups ne semblaient avoir aucun effet sur l'élève en furie. Eux frappait pour blesser, pour se défendre, lui frappait pour démolir. Ils tombèrent bientôt au sol en gémissant. Les échos des pas précipités de la dernière fuyarde attira l'attention de Saïd qui se retourna lentement en essuyant le sang qui avait giclé sur son visage.
La rousse était presque au bout du tunnel du cachot, trop loin, mais de tout manière Saïd n'avait pas l'intention de lui courir après. D'un mouvement vif et lisse du poignet, il fouetta l'air de sa baguette magique en grommelant la formule.
La fuyarde poussa un petit cri de surprise en sentant sa cheville droite se bloquer et la faire tomber face contre terre. Elle se mit à pleurer mais sa gorge se serra lorsqu'elle se sentit tirée lentement vers Saïd. Elle se mit à couiner, traînée jusqu'à ses amis inconscients.
- Ferme-la ou je te fais taire avec ma queue. ordonna-t-il en la fusillant de son regard jaune. Elle hoqueta et se tu.
- C'est mon anniversaire ? demanda-t-il joyeusement en se retournant vers Zoya.
J'sais pas si c'est le tien mais en tout cas, cadeau. ajouta-t-il en désignant la rousse tremblotante à ses pieds.
S'éloignant d'un pas léger, il laissa Zoya prendre un peu son pied pendant qu'il se rhabillait.